[FOCUS] Quatre raisons d’ouvrir une boutique en ligne

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Avoir un site d’e-commerce où proposer pains, gâteaux et autres créations sucrées : de plus en plus de fondateurs de commerces de bouche sautent le pas pour valoriser leur gamme, toucher une nouvelle clientèle ou encore optimiser leurs canaux de vente.

Montrer la diversité de ses produits

Installé depuis 2011, Stéphane Pasco propose ses créations en pâtisserie, chocolaterie et glacerie à Nantes et Vertou, en Loire-Atlantique. Mais il attendra 2015 pour lancer sa boutique en ligne sur WordPress. « Dans le métier de la pâtisserie, beaucoup le faisaient déjà. Quand on s’est lancé, on s’est posé la question de comment installer l’usage auprès des clients. Nous avons fait beaucoup de communication en boutique ou auprès de ceux qui appelaient », confie l’artisan. Aujourd’hui, toute sa gamme, soit près de 200 produits, peut être achetée sur la boutique en ligne, classée par rubriques comme « Macarons », « Cakes et Biscuits », « Confitures et Pâtes à tartiner », etc. « Avec mon frère, nous avons passé beaucoup de temps à optimiser le SEO [référencement naturel sur les moteurs de recherche]. La qualité des photos est essentielle. Il ne faut pas hésiter à investir dans un bon appareil et une formation en photo culinaire pour valoriser sa gamme et attirer l’œil des internautes. »

Le conseil de Stéphane Pasco
Connecter la prise de commande en ligne à la caisse directement pour mieux gérer sa production.

Gagner du temps

« Lors des fêtes de fin d’année, nous avions l’une de nos vendeuses monopolisée par la prise de commandes. Le temps passé était énorme. » De ce constat et, face à la tension pour trouver du personnel, Xavier Brignon, pâtissier et chocolatier à Besançon depuis une décennie, décide alors d’équiper son site internet d’une plateforme e-commerce. « En septembre 2023, on a fait basculer notre site vitrine qui ne rapportait pas d’argent à une boutique en ligne pour que les gens puissent commander 24h/24, notamment pendant les heures de fermeture », précise l’artisan, qui utilise la solution digitale développée par SaasFood moyennant un abonnement de 160 euros par mois. « C’est un coût minimum pour un gain de temps incroyable. Après la fermeture, on n’a plus à ressaisir les commandes et les numéros de carte bleue, alors qu’avant on pouvait vérifier nos listes jusqu’à 1 heure du matin. C’est un énorme avantage aussi pour lisser la trésorerie puisque toute commande passée est payée. » Sur son site internet, Xavier Brignon ne vend en ligne que ses best-sellers parmi ses petits gâteaux, entremets et autres chocolats. Il met à jour son catalogue en ligne uniquement lors des changements de cartes (printemps-été, automne-hiver) et pour toutes les fêtes comme Pâques, la fête des Mères, les fêtes de fin d’année ou la Saint-Valentin. Les produits sont ensuite à venir récupérer en click and collect, dans l’une des deux boutiques de la ville, ou directement aux portes du laboratoire de production.

Le conseil de Xavier Brignon
Valoriser son espace de vente en ligne avec de belles photos pour illustrer ses créations et ne pas oublier de noter les allergènes.

Optimiser ses canaux de vente

Son blog de recettes, Aurélien Cohen l’a transformé en site où s’affichaient ses créations avant d’en faire une interface d’achat en ligne au lancement de sa pâtisserie au début de l’année 2020. « J’étais seul dans mon laboratoire, à mon compte, et avoir un site e-commerce m’a permis de tester mon concept jusqu’à l’ouverture de mon point de vente en octobre 2021 à Asnières-sur-Seine, en Île-de-France. » Via un back-office proposé par Clickeat, sept à neuf de ses créations sont proposées soit en click and collect directement à la boutique ou à la livraison, dans un rayon de 15 à 20 km à l’ouest et au nord de Paris. Un site marchand sur lequel le pâtissier travaille fortement le contenu des descriptions des items en ligne afin d’optimiser leur référencement autour des mots-clés comme « pâtisserie à Asnières ». Pour l’artisan, cet outil via lequel provient 15 % de son chiffre d’affaires est l’occasion de toucher une clientèle plus large. « Il y a ceux qui me connaissent, qui aiment le contact et qui viendront sur place quoi qu’il arrive. Mais le réflexe d’une grande partie de la population est de se dire : “J’ai envie d’un gâteau, je vais sur internet pour commander en click and collect afin d’éviter d’avoir à attendre.” » Pour susciter l’appétit, sa stratégie passe notamment par une publication systématique sur ses réseaux sociaux lorsqu’un nouveau gâteau est en vente ou pour un événement spécifique comme pour la fête des Mères, Noël et L’Épiphanie. « Dans ces cas-là, je mets en lien vers la page où les clients peuvent retrouver la gamme correspondante. Il faut vraiment poster de belles photos ! » insiste-t-il. Pour multiplier ses canaux de ventes, Aurélien Cohen passe également par Deliveroo. Dans son espace sur la plateforme, il propose viennoiseries et petits gâteaux, souvent achetés à l’occasion d’événements d’entreprise comme des petits-déjeuners professionnels. « C’est un canal réservé pour de l’achat instantané ! »

Le conseil d’Aurélien Cohen
Faciliter le processus de commande pour éviter que les gens abandonnent leur panier, en évitant par exemple la création obligatoire d’un compte client.

Élargir sa clientèle

À Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, Sandrine Salesse et Stéphane Chebassier fournissent les professionnels, mais aussi les particuliers. Après leur laboratoire industriel en 2017, dans lequel ils fabriquent le pain destiné aussi à leur dizaine de distributeurs de baguettes, ils ont ouvert leur boulangerie en ligne pendant le Covid. « On avait sélectionné les produits le plus souvent consommés comme la baguette, la chocolatine, le pain aux pépites de chocolat, qui sont nos produits phares », explique la cofondatrice de l’enseigne. Si l’activité provenant de cette interface s’est réduite depuis la fin de la pandémie, elle a permis au duo d’entrepreneurs de la boulangerie d’élargir sa clientèle, restée fidèle. Sandrine Salesse témoigne : « Aujourd’hui, les ventes en ligne ne représentent que peu de ventes, mais les clients qui nous connaissent continuent de consommer nos produits, notamment dans le Nord, dans le Sud-Ouest et en Belgique. Ces particuliers sont soit des retraités isolés en campagne, soit des actifs en ville qui veulent des produits sans additifs ou améliorants, conditionnés et qui se conservent un mois à température ambiante. »

Le conseil de Sandrine Salesse
Même si les ventes en ligne ne représentent qu’une infime partie du chiffre d’affaires, il est important de conserver un site marchand pour continuer à faire connaître sa marque en dehors de sa zone de chalandise, en travaillant notamment le référencement des produits qui sortent des gammes classiques ou répondent à des régimes alimentaires particuliers.

Anaïs Digonnet