L’inauguration du nouveau Moulin de la Minoterie-Coopérative de Courçon a eu lieu le vendredi 17 mai.
En février 2021, la minoterie coopérative de Courçon est victime d’un incendie. Bois et poulies sont encore omniprésents dans le bâtiment érigé en 1927 et abritant l’une des premières unités industrialisées. En une heure, les flammes dévastent le moulin.
La partie stockage des grains, édifiée en 1935 est, elle, épargnée. Cela a permis à la société basée en Charente-Maritime d’assurer la collecte et la commercialisation des 3 dernières récoltes de blé de ses adhérents.
La décision de reconstruire un nouvel outil sur l’emplacement du moulin historique est rapidement prise. Mais les démarches administratives, puis les hausses continuelles des prix des matières matériaux, limitant la visibilité sur le montant du projet, freinent sa concrétisation. En décembre 2022, enfin, les travaux peuvent débuter. Les premières tonnes de farines sont planifiées mai 2024.
Un outil polyvalent pour mieux accompagner les boulangers
La nouvelle installation sera à même de réaliser des moutures sur cylindres. Il sera aussi équipé de 3 paires de meules de pierre. Cette configuration vise une diversification de la production de farines conventionnelles et biologiques avec la possibilité de travailler d’autres céréales, comme des petits et grands épeautres, des blés anciens ou du blé dur.
« Notre ambition, dans une région concurrencée par plusieurs gros moulins, est d’accompagner les boulangers souhaitant se démarquer avec des produits de proximité à la carte, y compris sur de petits volumes », explique Luc Servant, président de minoterie-coopérative de Courçon. La station de mélange mais aussi l’ensachage ont été repensés en ce sens, avec des conditionnements s’étendant du sachet de 1kg au sac de 5 kg. « Ainsi, nous serons à même d’accompagner les artisans souhaitant travailler leur propre farine. » Evidemment, les boulangeries pourront aussi s’approvisionner en farines pour pains spéciaux et baguette artisanale en sacs de 25 kilos. Ce positionnement et le redimensionnement du moulin devraient se solder par un accroissement de la part des blés de la coopérative transformés directement par le moulin de 25% à 50% sous un an.
Un moulin plus performant et sécurisé
La capacité d’écrasement va être doublée, passant à 5000t de farine par an. La sécurité sanitaire de la production de farine sera renforcée par la construction de ce nouveau moulin, bâtiment mieux isolé et équipé de matériel neuf, la multiplication des aimants et bluterie de sureté dans le process. La partie triage et nettoyage du blé va être optimisée, notamment grâce à l’installation d’un trieur optique au niveau de la réception. Conduites en inox, transport pneumatique et aspiration des poussières limiteront aussi l’installation des insectes. L’unité assure en effet une production sans insecticides de stockage. Le montant total de l’investissement se porte à 8M€.
Le travail en circuit court optimise la traçabilité et modère l’impact environnemental
En tant que minoterie coopérative, la structure, qui appartient à ses 60 producteurs adhérents, travaille ses propres blés. Ils sont cultivés sur des parcelles situées à moins de 10km du site de stockage et transformation. Sans intermédiaire, l’activité s’inscrit dans un modèle économique en circuit court. Une logique qui apporte des garanties sur l’origine des blés et sur la traçabilité de ses farines.
La minoterie-coopérative guide par ailleurs le choix des variétés de blé mises en culture par ses adhérents. Elle les adapte à son terroir et aux besoins qualitatifs de ses clients. Ses choix variétaux minimisent les besoins de corrections de ses farines.
Une étape d’acheminement en moins entre le silo et le moulin permet d’économiser des kilomètres, limitant ainsi l’impact de la filière blé-farine-pain sur l’environnement. Par ailleurs, les camions de la minoterie-coopérative utilisent des biocarburants à base de colza, ce qui contribue à alléger l’empreinte carbone de son activité. La sobriété énergétique des équipements du nouveau moulin et l’installation sur les toits de panneaux solaires alimentant le réseau public améliorent aussi son bilan.
Pour en savoir plus : minocoop-courcon.com