La crise serait-elle utile ?
Nous venons de voir et de manière cinglante combien nous sommes imbriqués les uns envers les autres sur le plan économique. Certes, ce n’est pas une nouveauté, mais prenons garde aux grands desseins qui se trament. Les Chinois investissent au Vietnam, en Malaisie, en Indonésie, pour contenir les hausses et coûts salariaux (ceci a une signification sur l’avenir). Le chômage engendre le populisme de la même manière qu’il peut engendrer l’islamiste pur et dur (ceci a également une signification). Nous sommes donc interpellés. La première attention de notre nouvelle année sera de rester vigilant sur le comportement de nos contemporains.
Bientôt les élections, et ce choix sera nôtre car, jusqu’à preuve du contraire, même si nous sommes légèrement manipulés, nous sommes responsables de nos actes. Nous devons tous, autant que possible, faire notre part du travail. Réfléchir sur notre façon de penser, sur notre avenir et celui de nos enfants, sur l’argent et son partage, sur la foi et ses dérives.
Connaissez-vous la légende du Colibri ? Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part ».
Dans notre secteur d’activité qu’est la boulangerie pâtisserie, nous serons crédibles lorsque nous apporterons de l’espoir à nos jeunes. De nombreux artisans, Meilleurs Ouvriers de France, responsables syndicaux tirent la sonnette d’alarme et c’est tant mieux. Il faut redonner de l’espoir à la jeunesse et cet espoir est en partie relevé par les nombreuses femmes qui embrassent notre métier avec passion. Nous le remarquons car elles sont de plus en plus nombreuses dans les concours, et très souvent parmi les trois premiers sur le podium. Entre « parler trop tôt au risque de ne pas être entendu » ou « parler trop tard au risque d’être accusé de n’avoir rien dit », il existe cette fenêtre d’espoir à l’égard des jeunes qui arrivent sur le marché.
Mettre son outil de production en parfait état de marche, personnaliser son magasin, c’est maintenant qu’il faut agir pour bien transmettre. Ce qui est nécessaire économiquement ne sera acceptable que si les efforts sont partagés ou équitables. Nos jeunes sont courageux. Ils sont d’autant plus courageux qu’il n’est pas certain que nous aimerions avoir leur âge, entendons par là, avec la visibilité actuelle de la situation économique.
Soyez heureux, bonne lecture et travaillez bien.
Gérard SABY