Voici une neuvième édition d’Univers Boulangerie qui se clôt, un bail à renouveler (3/6/9) si d’aventure une nouvelle génération porteuse d’avenir demeure notre priorité. Nous serions tentés de dire qu’une profession qui ne croit pas à ses jeunes est une profession qui va disparaître. Tel était le support de cette rencontre professionnelle où, comme par le passé, l’amphithéâtre était bien garni (fournisseurs, meuniers, grossistes). Les artisans présents (toutefois trop peu nombreux) ont apprécié la tenue de chaque dossier.
La magie de la relation fût le premier dossier traité. Animé par Sébastien Clergues (Diplômé en Sciences Politiques) l’accent fut mis sur l’écoute et l’analyse que nous avons chacun, et souvent différente, sur la conclusion d’une situation donnée. Entendons-nous la même chose ? Portons-nous le regard nécessaire sur chacun des gestes de nos interlocuteurs afin de répondre positivement à sa demande ou sa question ? L’illusion et la manière dont nous traitons les évènements peuvent nous amener à modifier le regard que nous portons sur nos clients, notre personnel, nos fournisseurs, mais aussi sur nous-mêmes. Des jeunes avaient été sélectionnés pour faire part de leur vision sur la profession, l’idée d’évoluer avec ces nouvelles technologies qui donnent à la boulangerie, tant par les émissions télévisées que le monde d’internet, une manière de s’épanouir et de s’enrichir au propre comme au figuré. Il fut question de la magie de la relation, la magie d’exercer un métier passionnant, la magie et la perception que nous en avons, consommateurs et professionnels.
Intégration des jeunes, les leviers de la réussite : Débat animé par Daniel Ollivier, Sociologue.
15 000 jeunes par an sont formés et il y a des jeunes qui s’en sortent bien. Malheureusement, certains abandonnent en cours de route. Ne faut-il pas s’intéresser à la relation à l’autorité qu’ils subissent ou tout simplement les entendre différemment ? Ces jeunes ont des atouts et des complémentarités. Il y a forcement plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous séparent ! L’intégration réussie d’un jeune repose souvent sur la compréhension des évolutions actuelles. La génération qui arrive est une génération talentueuse. Certes, elle ne maîtrise pas notre métier, mais les jeunes savent faire des choses que leurs tuteurs ne maîtrisent pas forcement, par exemple l’informatique, les technologies de l’information et l’utilisation des réseaux sociaux. Les jeunes, passionnés ou non par nos métiers ont une autre vie à vivre que celle que nous défendons. Ils ont l’habitude de négocier et il faut aboutir à du « gagnant/gagnant ». N’y a t’il de l’avenir que pour les optimistes ? Nous savons tous que l’on ne va jamais aussi loin, que lorsque l’on ne sait pas où nous allons ! Alors place à l’audace ! Les jeunes sont une chance dans l’entreprise. L’accent fut également mis sur la prise en main de ce jeune qu’il faut façonner mais aussi imprégner de cette économie de proximité qu’est la boulangerie pâtisserie et lui montrer qu’il s’agit là d’un lien social très fort et un emploi d’avenir dans les villes et villages. Lorsqu’un jeune est pris en main par un chef au lieu d’être confié à tout le personnel, très vite il trouve son identité. Il rentre alors dans la vie active, il s’exprime.
Se motiver dans un monde chaotique, débat animé par Edgar Grospiron (Sportif de haut niveau)
Sur la scène, notre sportif de haut niveau s’est illustré par sa manière à dire « Cette victoire est la mienne ». Riche de son histoire d’athlète, Edgard parlait là à ces jeunes professionnels, sur l’estrade eux aussi, afin d’affirmer que la « gagne » est aussi une façon d’aborder la vie. Mais là ce qui est apparu comme essentiel c’est la dynamique de groupe car il est difficile de gagner seul. Tout seul, on va très vite ! Mais à deux, on va très loin. C’est dans la prise de risque que l’on peut gagner et non dans la précaution excessive. Il faut toujours reconnaître la force de la transmission, transmission du savoir, transmission du geste, tous ces petits détails qui font grandir les hommes.
Dernier débat en présence de Madame la Ministre de l’Education Nationale Najat Vallaud Belkacem : Le Pari de la jeunesse
Il ne s’agissait pas là d’un débat sur l’énergie des jeunes et leur choix dans la filière, mais d’un sujet à mettre à l’ordre du jour : « Allons-nous un jour avoir des jeunes suffisamment armés pour affronter l’apprentissage ? ». Bien entendu, difficile de répondre à cette question qui fait débat depuis plusieurs décennies. Des solutions sont à l’étude pour apporter aux jeunes en période d’apprentissage les mêmes avantages en termes de logements étudiants et autres services. Il s’agit là peut-être d’un autre regard sur l’apprenti et l’apprentissage en général. Cette animation a eu lieu en présence de jeunes lauréats des différents concours, de la sélection française pour la coupe du monde de la boulangerie et d’un ensemble de responsables professionnels. Vous ne doutez pas que ces jeunes-là sont armés pour rentrer dans un monde dans lequel ils se reconnaissent et comptent bien laisser leurs traces.
Votre magazine LA TRIBUNE DES METIERS, présent à cet événement, vous invite à surfer sur les sites professionnels pour de plus amples informations.